Les parties prenantes et les régulateurs attendent de la Direction juridique qu’elle ne se contente plus de gérer les questions juridiques traditionnelles. À l’heure actuelle, les départements juridiques doivent relever de nombreux défis liés notamment à l’évolution des métiers face au développement des nouvelles technologies ou encore à la compliance (en particulier à la nouvelle réglementation RGPD sur la protection des données à caractère personnel, Sapin 2 et la lutte anti-corruption, etc.). Découvrez notre article, en lien, sur la réglementation RGPD.
On note également ces dernières années une implication accrue des directions juridiques dans l’établissement des plans stratégiques de l’entreprise.
On lui demandera demain d’être également partie prenante dans la préparation de la gestion de crise. Et la crise sanitaire et économique actuelle l’a prouvé.
Ces nouveaux défis contribuent à rendre la fonction juridique quasi-incontournable à tout niveau de l’activité de l’entreprise. Le directeur juridique apparaît plus que jamais comme un business partner qui contribue activement au développement de l’entreprise.
Le leadership, les capacités de communication et de négociation, la gestion des affaires et des projets figurent en tête de la liste des compétences non-juridiques que les directeurs juridiques sont amenés à développer au sein de leurs équipes.
Afin de se positionner en tant que leader au sein de son entreprise, le directeur juridique doit tout d’abord présenter les compétences nécessaires à un bon manager pour diriger et adapter en permanence son département de manière efficace, afin de pouvoir répondre à l’évolution rapide des métiers. Il doit également être capable de mettre en place un tableau de bord pour optimiser le pilotage de ses activités et lui permettre d’avoir une approche structurée des risques juridiques, développer le domaine de la compliance réglementaire et éthique et s’adapter aux changements technologiques rapides. Il doit enfin être capable de s’affirmer en tant que leader dans toutes les situations de collaboration avec les autres fonctions de l’entreprise.
En outre, le juriste d’entreprise doit être un manager tant au niveau de son équipe, sachant partager et fédérer autour d’une vision, motiver et coordonner les compétences de chacun, qu’au niveau de la gestion de projets, où l’on attendra de lui de fixer des objectifs, planifier, mettre en œuvre et réussir à atteindre ces objectifs.
Le juriste d’entreprise doit être doté de réelles capacités de communication et de négociation, aussi bien au niveau des échanges internes à l’entreprise, des actions commerciales ou stratégiques de l’entreprise, que dans les relations avec les autorités publiques.
Le juriste doit pouvoir être capable de sortir de sa zone de confort, de faire preuve de créativité et de convaincre les autres fonctions de l’entreprise de la pertinence de ses propositions, d’avoir une vision claire de l’entreprise et de ses fonctions clés, de savoir faire usage de pédagogie et enfin de démontrer qu’il est un véritable business partner capable de créer de la valeur pour l’entreprise.
Un autre challenge auquel le Directeur Juridique doit faire face réside dans la digitalisation de la fonction juridique. Parcourez notre article : Relever le défi de la digitalisation de la fonction juridique. La digitalisation est essentielle pour réduire la marge d’erreur dans la conduite courante des affaires. Elle permet au Directeur Juridique et à son équipe de se concentrer sur les missions à forte valeur ajoutée sans avoir à mobiliser leur temps pour la simple production de documents ou pour le contrôle des processus dans le détail.
Pour renforcer le positionnement de la fonction juridique en tant que « business partner » au sein de l’entreprise, le directeur juridique se doit d’intégrer son centre décisionnel et ses instances dirigeantes. Pour ce faire, le directeur juridique doit présenter une formation pluridisciplinaire et avoir une bonne compréhension des produits, métiers, stratégies, enjeux, concurrents, activités transversales et risques spécifiques à son entreprise. Le directeur juridique doit aujourd’hui être capable de jouer un rôle actif dans la prise de décisions de l’entreprise dans les domaines sensibles de la gouvernance, de la conformité, du risk-management, etc.
Pour atteindre ces objectifs, ambitieux mais nécessaires, et l’aider à faire rapidement face aux enjeux que nous avons présentés plus haut le Directeur Juridique doit disposer d’un certain nombre de ressources. Notre collaboration quotidienne avec les Directeurs Juridiques nous permet d’identifier trois types de ressources qui nous semblent essentielles.
Ainsi, à tout moment, le Directeur Juridique doit disposer de juristes achats de haut niveau.
Un Directeur Juridique en charge de la conformité en matière de protection des données personnelles doit disposer d’un DPO.
Pour couvrir ce nouveau chantier de la compliance, le Directeur Juridique doit disposer d’un Compliance Officer.
Toutes ces fonctions de juriste achats, DPO et Compliance Officer demandent du temps et des équipes nombreuses. En cas de manque de ressources internes, afin de permettre aux directions juridiques de pleinement se concentrer sur leur rôle de business partner au sein de l’entreprise, la solution la plus efficace réside dans le management de transition. Ce modèle offre à la fois expertise immédiate et flexibilité totale.