Les missions confiées au manager de transition juridique ne se déroulent pas toutes comme prévues… Nouveau cap à gérer, résistances internes ou encore conflit ouvert avec d’autres directions : retour sur 3 challenges concrets que des juristes de transition (id est managers de transition juridique) de Desclèves & Associés ont récemment dû relever.
Remplacer au pied levé le directeur juridique absent pour plusieurs mois : c’est la mission présentée aux équipes de Desclèves & Associés. L’objectif est d’assurer la continuité, sans rupture, pour que le club puisse poursuivre ses activités. 48h après la demande, Desclèves & Associés envoie une short-list de 3 candidatures qualifiées au club, en tenant compte de ses contraintes spécifiques : un profil capable de prendre des fonctions de directeur juridique dans un univers sportif, avec de nombreuses particularités liées à la communication et au droit des licences, pour les produits dérivés.
Les entretiens sont menés dans la foulée et la juriste retenue démarre sa mission le lundi suivant. Mais quelques semaines plus tard, le club ouvre une nouvelle page de son histoire avec le recrutement de 2 grands joueurs. « Ce qui rebat complètement les cartes en termes de produits dérivés : tout est à repenser pour créer des références à l’effigie de ces 2 champions, se souvient Arnaud Desclèves. Ou comment une mission a priori classique devient une mission de transformation profonde de l’entreprise, avec une forte dimension politique : le manager de transition juridique avait pour interlocuteurs la Direction du Club, mais aussi le Directeur juridique titulaire qui suivait de loin ces dossiers sensibles. » L’accompagnement de Desclèves & Associés a permis de mener à bien sans encombre cette mission exceptionnelle, jusqu’à la passation, au retour du directeur juridique. Une expérience enrichissante pour la juriste, qui a dans la foulée décroché un poste prestigieux de directrice juridique à Londres.
La DRH de la structure souhaite renforcer sa direction juridique, notamment sur les aspects corporate et de transformation digitale. En quelques jours, Desclèves & Associés présente plusieurs profils, dont l’un est rapidement sélectionné. Mais peu de temps après son arrivée, le manager de transition constate le manque de moyens dont souffre sa direction, l’ambiance particulière liée à la forte présence de la culture religieuse associative, mais surtout des freins importants en interne. « Pour le dire simplement, l’une des personnes de l’équipe était totalement réfractaire au changement et voulait conserver les mêmes méthodes, manuelles, sans percevoir la dispersion de l’information, les délais rallongés et les goulots d’étranglement qu’elles créaient. »
Expérimenté et déjà fort de 8 missions, le manager de transition juridique propose des solutions, use de pédagogie, commence à lancer des appels d’offres, mais rien n’y fait. La résistance au changement reste trop forte. À la fin de la mission, les objectifs sont atteints : continuer de faire tourner la structure et ne pas bloquer les projets, mais la partie transformation n’est pas réalisée. Malgré l’impulsion RH, les équipes n’ont pas su ou pas voulu saisir l’opportunité de grandir qui leur était apportée. Quant au manager, il a continué à assurer avec succès d’autres missions.
La mission porte cette fois sur un remplacement de responsable juridique fusions & acquisitions. Parmi la short-list proposée au client, un profil chevronné est sélectionné, reconnu pour avoir mené plusieurs missions similaires dans de grandes entreprises. Peu après son arrivée, il perçoit qu’un directeur du développement semble compliqué à gérer, avec des comportements autoritaires, claniques et colériques. Autre souci : il tient rarement compte des préconisations formulées par la direction juridique. Raison pour laquelle un voyage à l’étranger avec ce responsable pour conclure de grosses opérations se passe mal. À son retour, le manager de transition souhaite même mettre un terme à sa mission… Desclèves & Associés propose alors des séances de coaching et d’accompagnement individualisé pour affronter ce genre de situation, et la mission se poursuit.
Jusqu’à l’accrochage suivant, qui se termine devant la direction générale de l’entreprise. La DG doit arbitrer entre la position du directeur du développement et celle de la direction juridique. Pour des raisons politiques et stratégiques, la voix du développement l’emporte et la direction juridique doit obtempérer. « Toute la difficulté est de surmonter cet arbitrage, qui ne remet pas en cause la qualité du manager de transition, mais tient à des contingences internes et stratégiques. Au final, les acquisitions ont été signées et l’entreprise est ravie. La direction juridique a tenu son rôle en rappelant les exigences légales et les risques afférents, ne pas le faire aurait été une erreur. Là encore, c’est une expérience enrichissante pour le juriste qui a pu capitaliser sur cette mission pour renforcer ses soft skills, notamment la manière de se comporter dans des situations délicates ».